| L'histoire de NOREV, période 1946 - 1956, par Erwan
 
 
   1946 A Lyon, au lendemain de  la deuxième guerre mondiale, trois frères décident de créer une firme de  jouets. Joseph Véron en est l'instigateur et restera le grand patron de Norev  (Véron à l'envers) jusqu'en 1986, année  où il passera la direction à son gendre. Entretemps, suite à une discordance  d'idée, l'un des trois frères, Emile, créera la firme « Rail-route »  qui deviendra très rapidement Majorette, principale concurrente de Norev dans  les années 70/80.Mais en 1946 dans la petite manufacture de Lyon, il n'est pas  encore question de petites voitures. Les jouets proposés par Norev sont des  biberons, des machines à coudre, des pots de chambre  miniatures (!!!) en  plastique, plus exactement en Rhodialite de la firme Rhône Poulenc dont Joseph  Véron est un ancien employé. Le premier grand succès est dû à des montres  jouets. Joseph Véron invente un pignon permettant de faire tourner à la fois  l'aiguille des heures et celle des minutes, ceci permettant d'éviter l'ajout d'un  deuxième pignon et donc de réduire le coût de construction tout en faisant la  joie des enfants.
 On peut ajouter aussi une production d'automobiles au 1/78ème un  peu « américanisante » sans grand intérêt.
   1953 Après avoir été  éconduits par Ford France, les frères Véron se tournent vers Simca qui leur  réserve un meilleur accueil. H. T. Pigozzi semble très intéressé par ces jeunes  entrepreneurs et donne son accord pour la fabrication de la première miniature  de Norev à l'échelle 1/43ème : la Simca 9 Aronde 1951.
 Norev n'oubliera jamais ce coup de pouce et présentera quasiment  toutes les nouveautés de la marque de Poissy au fur et à mesure des années.  Mieux, il est communément dit qu'une amitié durable perdurera entre H.T.  Pigozzi et Joseph Véron.
 La Simca 9 Aronde de  Norev sera donc en matière plastique, plus exactement en Rhodialite. Il faut  concurrencer les autres marques. Jusqu'ici les automobiles miniatures sont  fabriquées en zamak, métal lourd sur lequel la peinture s'écaille. La nouvelle  Norev n'aura pas ce problème, la couleur est prise dans la masse, la Rhodialite  est livrée sous forme de sac de granules de couleurs différentes. Joseph Véron  fait même changer les couleurs du fabricant afin de se rapprocher le plus  possible des couleurs « usine » des modèles représentés. Si les  couleurs sont assez « standard », on retrouve le plus souvent les  mêmes, il se glisse parfois des anomalies ou des essais. Il suffit d'un sac de  Rhodialite différent de l'habitude pour créer une rareté voire un mythe = la  15-6 bleue, connue à une demi douzaine d'exemplaires, fait rêver un très grand  nombre de collectionneurs. 
 La nouvelle Norev sera donc légère mais solide. On en fait même un  slogan sur une petite étiquette attachée au montant intérieur de la miniature.  Elle sera aussi réaliste mais économique. En effet, la Rhodialite permet une  finesse de réalisation impensable avec le zamak. Son châssis, seul héritage des  marques concurrentes, sera en tôle.
 Pour un coup d'essai,  c'est un coup de maître, la réalisation est surprenante. Les proportions sont  parfaites et afin d'en assurer le succès, contrairement aux miniatures  concurrentes, elle est vendue dans une boite unitaire et nominative qui lui  confère une touche de luxe en cette période de « boites détaillants »  de six unités.
 
 
 1954
 Fort   de la réussite de l'Aronde, les frères Véron retournent chez Ford. Cette fois,   l'accueil est plus favorable: certainement charmé par la finesse de la première   miniature de Norev, Ford donne son accord pour la Vedette 54. La deuxième réalisation Norev sera elle aussi parfaite, avec un petit   plus par rapport à la précédente : un cachet sur la boite indiquant la couleur   de la miniature contenue dans la boite.  
   Et puisque la chance sourit, pourquoi ne pas   aller voir d'autres marques... C'est   Citroën cette fois qui est à l'honneur. Dinky toys et Jrd ont chacun sorti une   Onze. Norev surprend en réalisant un modèle incongru. Au salon de l'automobile   de 1953, Citroën présente une ressortie des versions « Commerciale »   et « familiale » abandonnées à cause de la guerre. Ce sera donc la   15-6 familiale. Si ce n'est pas la miniature de Norev la plus réussie, elle   reste en revanche une des plus attachantes, et l'une des plus recherchées par   les collectionneurs. 
  
 
 1954 (suite)  Il   faudrait une autre miniature pour cette fin d'année. Le 17 juin 1953, la   Dyna Z a été présentée à la presse. Norev sort donc fin 1954, la nouvelle Dyna   Panhard. Cette réalisation présente plusieurs innovations, un nouveau type de   phares (phares donnant l'impression d'y voir une ampoule par opposition aux   précédents dits « phares diamants »), et surtout la fameuse antenne   radio indissociable de l'image des Norev des années 50. 
  
 1955 1955   est l'année de la motorisation: depuis le début de l'année, les miniatures   de Norev sont disponibles en version mécanique  (différenciables par leurs roues noires), avec un moteur à friction.   L'évolution des « mécanique » suivra celle des modèles dits de   « collection ». 
 
   Par ailleurs, début 1955, il reste deux grandes marques françaises à   ajouter au catalogue. Norev se tourne donc vers Renault et obtient   l'autorisation pour la 4cv. Il est important de noter que Renault avait un   contrat d'exclusivité avec la Cij, mais celui ci ne portant que sur les   réalisations en Zamak, Norev n'aura aucune difficulté à obtenir les   autorisations pour ses reproductions miniatures. Le   résultat (qui inaugure au passage le nouveau type de boite "caisse") est cette fois éblouissant, la 4cv Norev est une réussite parfaite   d'une extraordinaire précision, elle sera commercialisée jusqu'au début des   années soixante-dix.
 
 Légèreté solidité fidélité (et non plus seulement "Légèreté solidité")! Ce sera le   nouveau slogan de l'étiquette Rhodialite qui apparaîtra avec les   Versailles et Trianon.
 
 Après   avoir sorti ces Simca, Norev propose coup sur   coup deux représentantes de la firme sochalienne, les 203 et 403 Peugeot, deux   fois de plus les réalisations sont à l'image de Norev: Parfaites. 
      Enfin, 1955 est une année  d'expansion. Dès les premiers mois, Norev a déménagé à Villeurbanne dans la  banlieue lyonnaise. L'Usine de 10000 m2 employant plus de 400 employés (confère  le catalogue 1956), est située du 53 au 65, rue du 4-Août. 
   1956 1955 a été une année riche pour l'automobile, les Simca se sont imposées   sur les routes offrant grâce à leurs formes, leurs couleurs et leurs chromes, ce   goût de rêve américain aux dimensions européennes. Mais fin 1955, Citroën met la   barre si haute, qu'il faudra des années à la concurrence pour rattraper l'écart,   la « bombe de Javel » a des décennies d'avance. Voir passer une DS   dans la rue en ce début d'année 1956 équivaudrait à voir une voiture volante de   nos jours, elle créé des attroupements presque des émeutes. La voiture est   l'emblème du progrès en général et la DS l'est en particulier.
 Norev se doit donc de sortir le plus rapidement possible cette fameuse   DS19. Il faudra curieusement attendre presque un an après la présentation au   salon de l'automobile, pour la voir immortalisée dans la Rhodialite. Elle sera   en effet disponible au troisième trimestre 1956. Bien que numérotée 10 dans la   collection Norev, elle sort après les Frégates Amiral et Grand Pavois. On peut supposer que les Frégates étaient déjà prévues depuis 1955, mais   que la sortie de la DS étant l'événement il fallait tenir la jeunesse en   haleine. 
 Donc le cahier des charges est chamboulé, on annonce la sortie de la DS   au catalogue 56, mais la mise au point prend plus de temps que prévu: pour   souligner sa modernité, il lui faut quelque chose en plus: des vitres! Elle les   mérite (jusqu'ici les Norev n'en avaient pas), mais surtout, afin de ne   pas alourdir la ligne, il lui faut un châssis moulé, donc lui aussi en   Rhodialite. 
 (extrait du catalogue 1956) 
 la série dont fait partie la DS NOREV n°10  Bien qu'ayant un châssis plastique, la DS ainsi que la Dauphine sont   associées aux « châssis tôle », ce sont les plus anciennes Norev au   1/43 ème on peut aussi les distinguer par leurs roues rouges (ou noir pour les   versions mécaniques) chaussées de pneus blancs. Ces modèles sont: 
 n°1 Simca 9 Aronde « 1951 » (pare-choc avant et calandre   remaniés en 1954 puis moule remanié fin 56 pour la version   Elysée) n°2 Ford Vedette 54 n°3 Citroën 15-6 familiale n°4 Panhard Dyna Z (modèle 54 puis 56) n°5 Renault 4cv luxe n°6 Simca Versailles n°7 Simca Trianon n°8 Peugeot 203 n°9 Peugeot 403 n°10 Citroën DS 19 n°11 Renault Frégate Grand pavois n°11 bis Renault Frégate Amiral  n°13 Renault Dauphine (sortie en même temps que la   vraie) n°14 Ford Vedette Ambulance (récupération du moule n°2) n°15 Citroën Police (récupération du moule n°3) nb: le modèle n°12 est une Mercedes de course qui, bien qu'étant   contemporaine n'est pas considérée comme faisant partie de cette   prestigieuse série. ND DrD: pour en savoir plus sur tout cela, avec des photos de tous les modèles, je vous invite à rejoindre  sur ce lien le forum "les années NOREV" animé par Erwan sous l'énigmatique sobriquet de "de Freneuse".
 Lire la suite: la DS de NOREV 
  (DS en sortie de presse à injection) |